Août 2021 - La Lettre d’Amélie n°3 : LANGUEDOC-ROUSSILLON
La musique de la région pour accompagner votre lecture :
Lundi 16 août 2021
Cher ami voyageur,
Le Voyage, bien au-delà des kilomètres parcourus, n’est-il pas avant toute chose une disposition, un regard ouvert sur le monde, cette capacité d’embrasser la beauté du monde… po-éthiquement ?
Quand prendre les transports en commun devient compliqué... quand nous avons peut-être plus besoin que jamais de rêver, j'aimerais vous livrer un secret : il est des voyages en bulle de savon qui, à la magie du voyage intérieur, agrègent la découverte. Il est en outre une approche musicale qui participe du voyage quantique, vous transportant presque d’un claquement de doigt dans l’énergie d’une région.
Lorsqu’Olivia, pianiste intuitive, m’a accompagnée sur la fin de la création de cet ouvrage (une vraie récréation ;-)) avec la chance de l’échange virtuel pour aide, ainsi s’est tissée la suite de cette aventure. Je lui ai livré : « Amélie, en musique, que te semblerait ? » Elle m’a répondu par la voie du piano, tout en me partageant : « Je me suis laissée prendre la main par Amélie, je suis montée dans la bulle de savon avec elle et nous avons voyagé à travers plein de paysages, avec espièglerie, malice, tendresse, rebonds et balancements propices à la poésie du voyage ! ».
Vous accueillons-nous dans notre bulle ?
La musique d’Amélie, propice au voyage, nous vous la partageons en outre avec émotion : http://www.voyageinterieur-enfrance.com/#musique
tandis que nous mettons le cap sur une terre cathare, en Languedoc-Roussillon qui, en 2016, s’est laissée happée dans un ensemble plus grand : l’Occitanie.
En cet an de grâce 2003… “Bientôt à hauteur de la Côte vermeille, ponctuée d’anses abritant des petits ports de pêche, véritables paradis, Amélie découvrit Collioure avec tout l’éblouissement qu’inspiraient les barques aux coques colorées surmontées de voiles latines, mais encore la tourelle de pierre de l’église Notre-Dame-des-Anges.”
EXTRAIT du voyage en Languedoc-Roussillon, terre cathare
”(...) Dans ces paysages à la rude beauté que signent les Corbières, quelques éperons rocheux surmontés de châteaux servirent jadis de refuge aux cathares : Arques, Puilaurens, baigné dans les brumes au sortir du défilé de Pierre-Lys qui voit se dresser vers le ciel des montagnes acérées comme des poignards, Peyrepertuse, après le défilé des gorges de Galamus.
Au pied de Quéribus, alors que Musette s’apprêtait à revenir sur le poème troubadour, une grappe de moutons attira le regard d’Amélie. Menés par un jeune berger, ils semblaient bêler en direction d’un vieux monsieur en salopette bleue sur laquelle tirait énergiquement un petit garçon blond.
— Raconte-moi l’histoire d’Esclarmonde ! réclamait l’enfant, tout en empruntant l’escalier aménagé à même le rocher, qui conduit tout là-haut, au château.
Et le grand-père de raconter pour la énième fois :
— Il y a bien longtemps, vivait en pays minervois, au nordest de Carcassonne, notre aïeule Esclarmonde. Ce prénom lui avait été donné par ses parents en même temps que la mission d’éclairer le monde. C’était là la signification de son prénom en langue d’oc. Après une enfance heureuse et insouciante, la jeune Esclarmonde vint habiter le village de Minerve d’où était son époux. Avec lui, elle épousa la foi cathare. C’est en vérité une foi qui se voulait plus proche des Évangiles et, de ce fait, voulait montrer l’exemple d’une vie religieuse dénuée de tout artifice, enfin une vie religieuse comme il faut. À cette période, je me dois de te rappeler que le clergé perçoit la dîme ecclésiastique, un impôt, auprès des fidèles qui doivent assister à des messes en latin auxquelles ils ne comprennent rien. Les cathares, eux, parlent la langue du peuple. Très vite, voyant bien se dessiner la rivalité et craignant de perdre le pouvoir, l’Église de Rome accusa les cathares d’être en contact avec le diable.
— Oh ! Le diable ! répéta comme en écho le petit garçon, qui prenait un malin plaisir à se faire peur.
— Tu vois, Damien, le vrai problème, c’est que les cathares ont voulu s’imposer comme une autre Église, opposée à l’Église de Rome, en prônant un seul sacrement comme dans l’Église primitive. Ce sacrement unique, qu’ils appelaient consolement, était à la fois le baptême, la confirmation, l’eucharistie et l’extrême-onction, et se recevait après une période de jeûne par l’imposition des mains.
Maintenant à la hauteur du donjon polygonal qui abritait la salle du pilier éclairée par une imposante fenêtre à meneau, le grand-père poursuivit son récit.
— Lorsque tu as reçu le consolement, tu es tenu à la perfection.
— Toute ta vie ? s’exclama Amélie, terrorisée par la sévérité du sacrement.
— Oui, toute ta vie, Damien, répliqua le grand-père, comme si la voix lui était parvenue.
Amélie porta alors instinctivement la main sur sa bouche, inquiète à l’idée de s’être fait remarquer.
— Esclarmonde reçut le consolement dans sa vingt et unième année. C’était une jeune femme noble de coeur, qui travaillait dur dans le textile. Son existence était tout entière guidée par la parole de Dieu et l’Esprit saint et, comme tout cathare, elle lisait les Évangiles à la lumière de la parabole, en prenant soin de décrypter les symboles. Ça aussi, ça choquait Rome. Tu penses, à une époque où les miracles et les saints ont toute leur importance, les cathares, eux, affirment que quand le Christ rend la vue à un aveugle, ça signifie juste qu’il lui permet de comprendre la parole de Dieu, qu’il voit mieux la Vérité. Pour finir, ils rejettent l’église comme lieu de culte. Tu comprends bien que si l’Eucharistie n’existe pas pour eux, ils n’ont pas besoin de disposer d’endroit pour conserver des hosties sacrées, donc pas besoin d’églises.
À présent assis sur une pierre le long des remparts qui ouvrent la vue sur les Pyrénées, le grand-père achevait son histoire, la larme à l’oeil.”
Lecture sur fond musical par Isabelle Caratti, Coach en rayonnement personnel, dont je vous invite à retrouver les Chroniques de Paul & Pablo : https://fables.podbean.com/
A cette heure, Quéribus et toutes ces citadelles du vertige que sont également Peyrepertuse, Aguilar, Termes, Puilaurens, Montségur et Lastours - véritable ligne de défense fortifiée aux XIIIème et XIVème siècles par les rois de France, autour de la Cité de Carcassonne, pour faire face au royaume d’Aragon - fait l’objet d’une candidature UNESCO.
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À toutes les étoiles dans le Ciel.
Aux bulles de savon de notre enfance
et à toutes les prochaines en partance vers le Ciel.
Aux notes de musique qui s’égrènent aussi en direction du ciel,
comme celles d’Olivia qui accompagne, au-delà de mes rêves,
la musique des mots, la vibration des régions.
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"Heureux qui comme Ulysse"...
Et si ensemble, nous entreprenions un beau et courageux Voyage qui mène ultimement aux frontières du profondément humain et de l'ultimement divin ?
Merveilleuse fin de journée,
Laurence
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