La musique de la région pour accompagner votre lecture :

Lundi 19 Septembre 2022

Cher ami voyageur,

Petite - comme vous, peut-être -, je vivais au monde des Elfes et des Fées... jusqu'à ce que, l'âge venant et ma contribution au cœur d'une société cartésienne "aidant", j'en vienne à questionner les contes et les mythes. 

En 2003, en embarquant avec Amélie, en bulle de savon, à la découverte de notre belle France, c'est la puissance du mythe que j'allais (re)découvrir, la magie de la Vie à la clé. Pour une Renaissance peut-être guidée, allez savoir, par la sagesse de la fée Musette qui partagea à Amélie lors de la visite de Montmorillon : "prends garde à ne pas confondre simplicité et banalité ! La vie est chaque jour un nouveau miracle, mais les hommes ne le voient que très rarement."

Dans le quotidien de ma vie en un écolodge posté seul au monde face à un miroir lacustre, connectée aux grands espaces naturels et bruts depuis 2010, je découvrirai par la suite la formidable énergie invisible du monde, à la faveur d'un stage de géobiologie. Les Esprits de la nature s'invitaient alors dans le cadre de ce temps d'exploration de notre environnement, me faisant réaliser combien on peut à loisir passer à côté du vivant, du vibrant... ou s'y (re)connecter pour cocréer avec la vie, au plus proche de notre raison d'être. 

Me suivez-vous sur les traces de Mélusine,
en bulle de savon ?           

              Embarquement immédiat, en compagnie d'Olivia Colboc…
en musique, qui n'est autre qu'une approche du vivant par cette même voie de l'énergie, de la vibration sonore. 

La musique d’Amélie, propice au voyage, nous vous la partageons en outre avec émotion : http://www.voyageinterieur-enfrance.com/#musique

EXTRAIT du voyage en Poitou-Charentes

“Toute à l’écoute de Musette, Amélie observait la poésie des couleurs des marais salants… qui prenaient ici des teintes gris rose, là se couvraient d’une fine pellicule de givre qui évoquait les premiers frimas de l’hiver et puis là encore se laissaient border de salicorne rouge. La nature sera donc toujours imprévisible de beauté, pensa la fillette et il est des lieux où l’Harmonie et le sens de l’essentiel, élevés à leur paroxysme, réveillaient en nous quelque sentiment assoupi qui faisait que là où l’on était venu en visiteur, on repartait en pèlerin.
— À la surface, sous l’effet de certains vents, le sel cristallise pour donner la fleur de sel, tandis que dans l’eau, le gros sel va se charger de la teinte grisâtre du fond argileux. C’est comme quand on fait une machine à laver et qu’une chemise rouge déteint pour laisser des traces sur tout le linge.
— Ah, ça, je connais ! Maman m’a gâché comme ça ma robe préférée ! s’exclama la fillette, qui avait parfaitement saisi le processus de coloration.
— Ce sont les moines de Vendée qui, au XIIe siècle, ont apporté la technique sur l’île de Ré, ajouta encore Musette. Les moines étaient les vrais savants du Moyen Âge, et depuis, sur l’île surnommée « Ré la Blanche » pour la prospérité de son commerce de sel, chaque été, le saunier retire précautionneusement le sel dans les aires saunantes, en faisant des vaguelettes avec cette espèce de balai qu’on appelle le simoussi. Puis, avec le souvron, il va former des petits tas coniques sur les côtés. Rassemblés ensuite en pilots, ils vont être livrés à la coopérative.
Au loin, par-delà l’étroit goulot du Martray, Ars prolonge l’émouvante beauté des marais salants. Mais bientôt, étonnant le regard, l’église d’Ars-en-Ré pointe son clocher hérissé blanc et noir comme une fusée prête à décoller dans un grondement assourdissant qui viendrait rappeler à Amélie le lancement d’Ariane. Mais seul le cri des mouettes déchira le ciel en cet instant.
— Le clocher noir et blanc de l’église sert de repère aux bateaux qui naviguent dans le pertuis, expliqua Musette.
Aux XVIe et XVIIe siècles, à une époque où les marais salants s’étendaient sur des hectares, le port accueillait les vaisseaux hollandais et scandinaves qui venaient charger le sel, et l’église tenait en quelques sortes lieu de phare. Mais elle savait ne pas faire d’ombre au gigantesque phare des Baleines, à l’extrémité occidentale de l’île.
À la pointe, la bulle de savon balayée par les vents marins prit la direction du sud-est. Tandis qu’elle défilait sur une dizaine de kilomètres au-dessus de Ré, Amélie eut quelques secondes pour s’attendrir à la vue des peluches aux doux yeux en amande, qui gambadaient joyeusement dans un pré.
— Ce grand âne aux guenilles de laine, c’est le baudet du Poitou, l’informa Musette. Il a jadis contribué à l’aménagement du marais poitevin.
Amélie aurait aimé les caresser, enfouir ses doigts dans l’épais manteau, mais déjà la bulle survolait le pertuis d’Antioche, puis, très vite, les forêts de pins de l’île d’Oléron, les placettes fleuries et le kiosque à musique de Saint-Pierre d’Oléron. Puis ce fut la Côte de Beauté, la corniche de Saint-Palais-sur-Mer et non loin, Talmont, qui s’annonçait comme la perle de l’estuaire de la Gironde. Le long des remparts, la promenade conduit au port, fréquenté par les yoles, ces bateaux traditionnels des pêcheurs de Gironde.
De l’autre côté de la baie, on découvre la falaise du Caillaud et ses carrelets en bois bleu qui ne sont autres que des pêcheries sur pilotis. Au bout de la presqu’île, à hauteur de l’église Sainte-Radegonde, la bulle de savon devait être propulsée vers les terres par un énergique vent d’ouest.”

Prêt.e à vous envoler ?

De cette terre au patrimoine architectural, culturel et paysager riche et diversifié, des pertuis et marais du littoral aux bocages tournés vers l'élevage caprin côté terres, mais encore des plaines de champs ouverts orientées vers la culture céréalière comme de viticulture à destination du Cognac, je me réjouis de vous partager quelques belles adresses ; de celles qu’on énonce avec le cœur, du bout des lèvres, dans un chuchotement, presque comme un secret… au gré de petites routes, notamment fluviales.

Rare et confidentiel, comme toujours, c’est en quelques sortes mon fil rouge pour percer l’âme d’un territoire : c’est ainsi que nombre d’hôtes que nous accueillons en notre écolodge repartent, avec le sentiment d’avoir découvert une cachette et bien souvent nous livrent en guise d’au revoir : « votre lieu, on saura le partager ». 

J’espère aussi savoir ici vous partager au mieux ces lieux chers à mon cœur.

Ces lieux, ces belles adresses reposent sur 3 piliers :

-  le goût de l’Art, le sens de la poésie, laissant éclore la créativité,

-  le goût de la Nature, une certaine gourmandise des bonnes choses, toujours dans le respect du vivant,

-  une attente de bien-vivre, avec à la clé des expériences singulières dont on appréciera le goût de l’exclusivité, du presque secret, sur le ton de la confidence.

            A quoi j’ajouterai une irrésistible envie de vous faire prendre de l’altitude, pour vous propulser à hauteur de bulle, dans le bleu du ciel.

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Intégré à la Nouvelle-Aquitaine, le Poitou-Charentes est une ancienne région de la côte Atlantique riche d'une histoire datant du Moyen Âge, de la Renaissance et de l'époque romaine. Une terre de transition entre la langue d'oc du sud de la France et la langue d'oïl parlée au nord, qu'en 2012, le guide Best of Travel de Lonely Planet classait 10e région touristique au monde avec… le nord du Kenya, la Sicile ou encore Bornéo.

Une région de confluence, en d'autres mots. C'est ainsi que certains patois découlent des dialectes du Nord, dont le Poitou fut la voie de pénétration. Et si de Vendée en Gironde, mille nuances ponctuent l’éventail des terroirs, on regroupe ces langues dialectales au sein d’une même famille, appelée le saintongeais, ou encore le 
« parlanjhe ».

En Charentes, la « frontière » entre langue d’oc et langue d’oïl traverse les deux départements en suivant un axe nord-sud. Au sud, on a longtemps parlé l’occitan. Au nord, le saintongeais, langue romane, connaît à nouveau un certain engouement. Pour preuve, le succès en librairie de récentes adaptations des Aventures de Tintin en saintongeais. Maryse Guédeau, ambassadrice du patois local charentais, en avait fait le pari. Elle a vite fédéré l’enthousiasme des charentais-maritimes, pas peu fiers de voir Tintin et Milou parler leur patois local. « On a même été dévalisés. Tintin reste Tintin, il est intemporel et le Saintongeais colle bien au langage utilisé par Hergé », analyse-t-elle.   

Cette région, je l'ai découverte sans me douter nullement de la richesse qu'elle allait me réserver, des systèmes de fortification en étoile de Vauban au procédé de coupellation cher aux alchimistes, lors de la visite de Melle...

Une région qu'en mode Slow, on pourrait être tentés d'appréhender en croisière fluviale, sur un parcours de 2 à 10 nuits :  https://www.infiniment-charentes.com/remede-anti-stress-croisiere-fluviale-charente 

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On ferait en sorte de ne pas manquer, outre ces jolis petites villes qu'Amélie survola :

- d'aller se perdre dans le vignoble cognaçais pour une visite à Bouteville qui, outre son château, réserve une belle surprise aux épicuriens : le baume de Bouteville. Moins acide qu’un vinaigre, élaboré à partir de raisins fraîchement pressés, il a l'âme d'un balsamique propre à réveiller vos papilles dans des marinades, des desserts (dont cette poire au Bouteville n°10 présenté sur le site du Baume, expédié sur commande) et, dit-on même, des cocktails. S'il n'est pas franchement local sur les terres du Cézallier, je n'ai pu m'empêcher de le partager à notre Chef de cuisine. Qu'en fera-t-on côté table, de ces vinaigres gastronomiques ? En cette fin d'été, le fumé a particulièrement attisé ma curiosité pour ses tonalités de barbecue et il me tarde de reprendre les petites routes buissonnières pour aller de nouveau explorer Cognac et vivre l'expérience du cognac, comme jadis je poussais les portes des distilleries de Whiskies en Ecosse. En plein cœur de la ville, la Maison Cognac promet un voyage culinaire hors du temps, dans un cadre ressourçant où la nature s'invite. On y sert notamment le houmous au vinaigre de Bouteville fumé, accompagné d'une focaccia maison. Clin d'œil à Modène ? 

- de flâner à Saint-Savinien, "petite cité de caractère" organisée autour d’une église romane et perchée sur un éperon rocheux, aux typiques maisons dites “les pieds dans l’eau”. Par le passé, port de commerce très actif, le village est aujourd’hui tourné vers les métiers d’art : galeries, ateliers, pôle animé par le collectif Cargo Bleu. 

- de louer cette cabane haute sur pattes... au terme d'une passerelle qui rejoint, au-dessus des ondes, un filet tendu dans le vide. Cette cabane, on l'appelle le carrelet ; elle est typique du Pays de Royan et invite merveilleusement au farniente, le temps d'une partie de pêche pas comme les autres, pratiquée à marée montante, dans des eaux peu profondes. 

- d'aller déguster une mouclade, ce savoureux plat de moules au curry, sur le vieux port de la Rochelle, au bar André - plus qu'un bar, une institution, qu'on dit détenir parmi les meilleures recettes. Une adresse qu'on m'a chaudement recommandée, faute de quoi elle aurait pu me sembler un brin trop touristique.

- d'aller vivre les grottes troglodytes de Matata, jadis habitées par les pirates, puis les Protestants durant les guerres de religion, avant qu'un hôtel et un restaurant n’y ouvrent aujourd’hui pour aller s’y blottir et se concocter d’autres instants d’Absolu ressourcement, à flanc de falaises, avec vue sur le plus grand estuaire d’Europe, l'estuaire de la Gironde. En direct de site de Meschers-sur-Gironde, voisine de Talmont, qui semble valoir le détour. 

- de prendre un moment pour aller pédaler au Domaine des Etangs, l'occasion d'une pause de quelques nuits au cœur de la campagne charentaise. Un lieu magique avec lequel nous partageons cet art de vivre connecté à la nature, dans une approche d'écologie du bon sens, qui reconnecte à l'essentiel. Au-delà de l'harmonie élémentaire bienheureuse qui y règne, de la beauté de ce château bâti au XIIIe siècle par la famille des chevaliers de Chasteignier de la Roche Posay, du sens du soin au potager comme dans les thermes du domaine ou au moulin, et du sens du beau, jusque dans la laiterie aménagée pour accueillir des expositions d'art, je ne suis pas près d'oublier cette petite cabine de méditation au bord de l'eau.. investie au petit matin, à l'heure où la brume courait encore à la surface de l'étang. Il était un lieu qui reliait au monde des arbres. A cette heure, tout m'indique qu'il s'est évaporé. Mais la magie des lieux, elle, est sûrement toujours d'actualité et de toute éternité. "Il est grand temps de rallumer les étoiles" est une citation d'Apollinaire qui colle à la peau de ce lieu. Un lieu pour habiter po-éthiquement le monde. 

- de prospecter enfin une paire de charentaises pour l’hiver ; ces chaussons d’intérieur qui figurent parmi les éléments emblématiques d’une France éternelle. Au temps de Louis XIV, la ville d’Angoulême est spécialisée dans la confection de manteaux en feutre pour la Marine royale, dont les chutes sont utilisées pour fabriquer des chaussons qui remplacent vite la paille dans les sabots. Un cordonnier de La Rochefoucauld posera par la suite une semelle sous ces chaussons qu’on utilise dès lors tels quels et qu’on nomme à la Cour, les « silencieuses ». Leurs patins de feutre évitent aux domestiques d’arriver avec leurs gros sabots et lustrent les parquets, par la même occasion. L’Atelier Charentaises, a relancé sa production en mai 2020… à La Rochefoucauld-en-Angoumois, berceau historique de cette célèbre pantoufle.

Ultime coup de cœur dont Amélie n’aura pas fait l’expérience : le lac de Guizengeard, blotti au cœur d’une forêt, à la frontière de la Charente-Maritime et du Sud-Charente, dont les camaïeux de bleus et de verts, ourlés d'un blanc nacré lui auraient sûrement rappelé l'esthétique de l'huitre. À l’origine de ce paysage surnaturel, une ancienne carrière de kaolin qui produisit jadis une belle terre blanche destinée à la fabrication de la porcelaine.

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À toutes les étoiles dans le Ciel
Aux bulles de savon de notre enfance
et à toutes les prochaines en partance vers le Ciel. 

Aux notes de musique qui s’égrènent aussi en direction du ciel,
comme celles d’Olivia qui accompagne, au-delà de mes rêves,
la musique des mots, la vibration des régions.

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"Heureux qui comme Ulysse"...

Et si ensemble, nous entreprenions, en cette veille d'automne, un beau et courageux Voyage qui mène ultimement aux frontières du profondément humain et de l'ultimement divin... en quête de Paix ?

Merveilleuse journée,
Laurence