Février 2022 - La Lettre d’Amélie n°9 : NORMANDIE
La musique de la région pour accompagner votre lecture :
Lundi 21 février 2022
Cher ami voyageur,
Que vous inspire la Normandie ?
Si quelque chose en moi sait que la Normandie, c’est avant tout, littéralement, le Northmen, la terre « des Hommes du Nord » et ressent potentiellement une certaine rudesse, un peu à l’image d’un diamant brut ; quelque chose en moi reçoit, au-delà du littoral et des côtes battues par les vents, des images de bocage... de « vaches rousses, blanches et noires, sur lesquelles tombe la pluie… et les cerisiers blancs made in Normandie. Une mare avec des canards, des pommiers dans la prairie, et le bon cidre doux made in Normandie. »
Pour l’histoire, qui a oublié qu’au Xe siècle, le chef viking Rollon signait le traité de Saint-Clair-sur-Ept avec le roi des Francs, Charles le Simple ? Ce dernier donnait alors des terres fertiles de la Vallée de la Seine aux Vikings de Rollon, en échange de la protection contre toute autre invasion viking extérieure.
Très vite, les Vikings devaient s’acculturer, jusqu’à perdre leur langue, le norrois. En se faisant baptiser, « Rollon devient comte de Rouen et des Hommes du Nord. Il est à la fois le « jarl » [« prince » en vieux norrois ] des Vikings de la vallée de la Seine et comte de franc, dans le système franc féodal. »
Quelles traces de ce passé viking une virée en Normandie nous réserve-t-elle ?
Qui a fréquenté les terres nordiques entend ce passé même lointain, ne serait-ce que dans la toponymie des noms de communes — Deauville, Trouville, Granville… — autant de petites villes qui finissent par -ville. Or, l’assemblage d’un nom et d’un suffixe est chose courante en Scandinavie. En s’attribuant des domaines, on entend que les Vikings leur ont donné leurs noms. Ainsi, Trouville désigne-t-elle le domaine de Thorulf.
Entre mon premier voyage en Normandie il y a dix-huit et aujourd’hui, les lignes ont bougé. De même que le Nord-Pas-de-Calais s’est enorgueilli de son passé minier, Rouen vient récemment d’ambitionner renouer avec son passé. Pour cela, une association s’est créée pour remettre à l’eau un drakkar qui devait descendre la Seine sur 300 km, de Paris à Rouen, à l’automne dernier. Sur les traces des Vikings.
Terre de conquêtes, la Normandie est aussi à jamais associée à la libération. Comment oublier que c’est par les plages normandes que la libération de l’Europe a commencé ? L’empreinte du D-Day et de la Bataille de Normandie poursuit aujourd’hui encore son travail de mémoire au travers de célébrations d’envergure et du Forum mondial Normandie pour la paix.
Enfin, terre d’inspiration, et comme telle, berceau de l’impressionnisme, voilà encore ce qui définit la Normandie. Baudelaire ne partageait-il pas : « Mon installation à Honfleur a toujours été le plus cher de mes rêves. » ?
Pour confidence, la Normandie a pour moi une saveur toute particulière : c’est la région natale d’Olivia, qui accompagne chaque mois au piano le voyage d’Amélie… et peut-être votre voyage, qui sait ?
Parmi mes toutes premières lectrices, Olivia qui m’a fait redécouvrir mon livre dans une approche « guide de France », en l’abordant par le chapitre sur la Normandie précisément.
Pour cette virée, elle nous embarque pour une bouffée d’air iodé. Partons vite à l'assaut de ces hautes falaises !
Prêt.e à l'embarquement ?
Grimpez vite à bord d'une bulle de savon !
La musique d’Amélie, propice au voyage, nous vous la partageons en outre avec émotion : http://www.voyageinterieur-enfrance.com/#musique
EXTRAIT du voyage en Normandie
”Sur ces mots, la bulle de savon poursuivit son voyage le long de la Côte d’Albâtre, ainsi dénommée pour ses eaux laiteuses et ses blanches falaises de craie. Mais la côte était ce jour trop empêtrée dans le brouillard pour que la fillette puisse en saisir tout le pittoresque qui amena les peintres impressionnistes à fréquenter ces rivages. Loin de l’éclairage artificiel des ateliers et de la froideur des canons artistiques de l’Antiquité gréco-romaine, Eugène Boudin et Claude Monet se laissèrent laver par les embruns et l’assaut des vagues des méthodes académiques, pour retrouver une certaine fraîcheur. Bousculés par les bourrasques de vent, ils fixèrent alors sur la toile le jaune d’un soleil voilé se reflétant dans les eaux, le gris des veines de silex qui maculait les falaises d’albâtre.
Pendant ce temps, la mer attaquait les falaises, bien décidée à les ronger pour mieux les avaler. Lorsque, lasses, ces dernières finissaient par céder, la craie se dissolvait dans les eaux tandis que les morceaux de silex allaient s’éroder peu à peu pour former une belle plage de galets noirs. Sur la commune des Petites-Dalles, une falaise semblait résister et, sans doute, se sentait responsable de la maisonnette à pans de bois établie à flanc de cette dernière.
Au creux du fleuve Valmont qui a eu l’audace de creuser une vallée jusqu’à la mer, et, ce faisant, de fendre les falaises, s’est établie Fécamp. Bientôt Amélie survola les pêcheries de la ville, que la flèche du palais Bénédictine annonçait de loin.
— À l’heure où les Dieppois allaient s’approvisionner en ivoire et épices sur les côtes de Guinée, les premiers bateaux fécampois partirent à Terre-Neuve pêcher la morue. Au XVIe siècle, la pêche est presque une industrie à Fécamp, qui fume son poisson et le distribue pratiquement dans tout le pays, expliqua Musette.
À l’arrière-plan du port de plaisance et des bassins se dressait l’extravagant palais Bénédictine, mélange d’art gothique, Renaissance et Art nouveau, où s’élaborait la précieuse liqueur. Survolant les hautes toitures et comme rebondissant entre deux flèches, la bulle de savon en vint bientôt à côtoyer de près le large vitrail qui donnait sa superbe à la salle du Dôme. Un homme y était représenté, la main posée sur le globe terrestre, en présence de la bouteille de liqueur Bénédictine.
— Qui c’est ? demanda Amélie.
— Alexandre le Grand ! Enfin, pas le roi de Macédoine, se hâta de rectifier Musette. Au début du XVIe siècle, un moine d’origine vénitienne, Dom Bernardo Vincelli, apporte avec lui, à l’abbatiale bénédictine de Fécamp, des épices arrivées d’Orient dans le port de Venise. À partir de la cannelle, du clou de girofle, de la coriandre et de simples – ces plantes dont il connaît parfaitement les vertus médicinales –, Dom Bernardo va créer un cordial qui n’aura pour mission que de soigner les malades. N’oublie pas qu’il s’agit d’un moine ! Cet élixir de santé sera préparé par les religieux jusqu’à la Révolution française. À cette époque de troubles, la recette se perd et il faudra attendre 1863 pour qu’Alexandre le Grand, négociant en vins et spiritueux, retrouve la formule magique de la Bénédictine. Lui commercialisera dans le monde entier le digestif pour le plaisir de son goût doux-amer. On est bien loin des intérêts qui animèrent notre moine !
Après une seconde de silence méditatif, Musette s’écria :
— Ce vitrail est un des ancêtres de la publicité ! Un vrai chef-d’œuvre en guise de réclame !
À moins d’un kilomètre à vol d’oiseau, par-delà les rues piétonnes, se tient toujours la masse imposante de l’abbatiale de la Sainte-Trinité. Dans sa lourdeur primitive, l’abbatiale est assise sur plusieurs légendes, qui en firent longtemps l’objet de nombreux pèlerinages. L’une d’elles expliquait l’empreinte du pied d’un ange qu’on pouvait encore apercevoir dans la pénombre de l’abbatiale. Mais la plus notoire, c’était de loin la légende du Précieux Sang.
— À la mort de Jésus Christ, on dit que Joseph d’Arimathie serait allé trouver Ponce Pilate pour qu’il lui remette le corps du Christ, raconta Musette. Il en aurait prélevé quelques gouttes de sang qu’il aurait placées dans un reliquaire, installé dans un tronc de figuier. Plus tard, son neveu Isaac jettera – dit-on encore – le tronc à la mer. Celui-ci dérivera jusqu’à Fécamp et le Précieux Sang est aujourd’hui conservé dans un tabernacle dans l’église de la Sainte-Trinité.
— Incroyable ! s’émerveilla Amélie. Et tu crois qu’après sa mort, Jésus aurait pu continuer à accomplir des miracles, juste pour qu’on ne l’oublie pas ?
— Pourquoi cette question ? interrogea la fée.
— Parce que, si j’ai bonne mémoire, il est bien mort à Jérusalem, n’est-ce pas ? Alors le tronc de figuier a dû parcourir un sacré bout de chemin par le détroit de Gibraltar pour arriver jusqu’en Normandie.
— Alors, peut-être bien qu’il a continué d’opérer des miracles pour aider les hommes à propager la bonne nouvelle, admit la fée.
Amélie sembla convaincue. Un vrai magicien, ce Jésus ! se dit-elle en son for intérieur. ”
Prêt.e à vous envoler ?
Quand le voyage lointain tend à nous manquer, pourquoi ne pas laisser la Normandie nous envoyer des clichés du Japon ? Qu’est-ce que cela nous dit en terme de vibration, d’énergie des lieux ?
De ces terres normandes, je me réjouis de vous partager quelques belles adresses ; de celles qu’on énonce avec le cœur, du bout des lèvres, dans un chuchotement, presque comme un secret.
C’est ainsi d’ailleurs que nombre d’hôtes que nous accueillons en notre écolodge repartent, avec le sentiment d’avoir découvert une cachette et bien souvent nous livrent en guise d’au revoir : « votre lieu, on saura le partager ». J’espère aussi savoir ici vous partager au mieux ces lieux chers à mon cœur.
Ces lieux, ces belles adresses reposent sur 3 piliers :
- le goût de l’Art, le sens de la poésie, laissant éclore la créativité,
- le goût de la Nature, une certaine gourmandise des bonnes choses, toujours dans le respect du vivant,
- une attente de bien-vivre, avec à la clé des expériences singulières dont on appréciera le goût de l’exclusivité, du presque secret, sur le ton de la confidence.
A quoi j’ajouterai une irrésistible envie de vous faire prendre de l’altitude, pour vous propulser à hauteur de bulle, dans le bleu du ciel.
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Oui, le Japon... vous avez bien lu. Ou comment s'évader loin en convoquant notre capacité à réenchanter le proche ?
Sur les hauteurs de Giverny, le sentier de l’Astragale où Claude Monet installait son chevet donne à voir ce jardin d’eau tout en courbes et en asymétrie, recouvert au début de l’été des fameux nymphéas qui lui inspirèrent ses dernières toiles. Autour du bassin, pommiers et cerisiers du Japon, érables et azalées, petit pont de bois vert… autant de références au Pays du Soleil levant où il n’est guère jamais allé mais qui l’a tant inspiré. La visite de son appartement donne à voir les nombreuses estampes qu’il collectionnait.
En proximité de la Fondation Claude Monet, le long de la Seine, on peut poursuivre le voyage autour de l’impressionnisme… dans le cadre d’une croisière qui invite à découvrir Vernon et son histoire, conjuguée à un atelier photo pour comprendre la lumière et la bonne façon de cadrer un paysage ou un sujet.
Tout à proximité également, la Capucine invite à la pause. Autrefois ancien pressoir à pommes de Giverny, ce tiers-lieu s’impose aujourd'hui comme une place du village ayant à cœur de mettre en valeur les producteurs, artisans, créateurs de Normandie ; des savoirs faire que vous pourrez retrouver dans les assiettes comme dans la boutique.
Et pour aller jusqu’au bout de l’expérience, la maison d’hôtes Misaka, à Jouy-sur-Eure, vous permettra de déposer totalement vos bagages. Une maison comme un ryokan inscrit en terre normande.
Parce que la Normandie ouvre à la poésie pour ciseler l’âme, pourquoi ne pas prendre la route d’Honfleur en suivant les courbes de la Seine jusqu’à la mer ? Une autre ville-musée à ciel ouvert dont le cœur bat en souvenir du peintre Eugène Boudin, parmi les premiers à peindre en extérieur.
Un autre artiste y est associé : Erik Satie, dont Olivia ne pouvait manquer de me parler. Les Maisons Satie abritent un parcours scénographique et musical original rendant hommage au compositeur et musicien, qui – ce qui se sait peut-être moins - s’adonna également à la littérature et à la peinture. On lui connait des collaborations avec les plus grands artistes de l’époque, de Picasso à Braque, Cocteau ou René Clair, tandis qu’il exerça son influence sur Debussy, Ravel ou Stravinsky.
Muni d’écouteurs, le visiteur est invité à se laisser guider dans une succession de tableaux musicaux, au rythme de l’œuvre de Satie. La scénographie allie son, lumière, image et objets dans un décor aussi « fantaisiste » et « humoristique » que pouvait l’être l’artiste. Voilà qui, pour un peu, donnerait l’envie de reprendre la route.
Non loin, le Manoir d'Apreval est un domaine familial qui exploite des vergers hautes tiges de pommes et poires en agriculture biologique pour élaborer des pur-jus, sans sucre ajouté, et des cidres millésimés aux effervescences naturelles qui offrent ainsi au voyageur la meilleure expression de ce terroir. L’occasion de déguster autant que de découvrir 17 variétés de pommiers à cidre et 4 variétés de poiriers à jus pour des saveurs amères (Fréquin rouge, Mettais), douces amères (Bedan, Bergerie de Villerville, Binet Rouge…), douces (Germaine, Rouge Duret…) ou acidulées (Petit jaune, Rambault…).
Si la pomme n’est pas parvenue à vous écœurer, mieux, que vous soyez en joie de l’apprécier dans tous ses états, à l’auberge de la Source, allez donc faire profiter votre corps et votre esprit d'une détente absolue grâce à des soins bio à base de… pommes de Normandie, dans une adorable cabine de soins à colombages.
Toujours à Honfleur, pour qui ne parviendrait à lever l’ancre et souhaiterait s’imprégner plus encore de l’âme d’artiste de cette bourgade pleine de charme, un petit hôtel de 9 chambres au charme discret vous tend les bras. Ancienne demeure du peintre Henri de Saint-Delis, datée du XVIIe siècle, cette maison s’inscrit pleinement dans le patrimoine de la cité d’Arts et d’Histoire.
Dans l’élégant jardin comme dans les chambres décorées de meubles uniques et dotées de douche-hammam, l’art et la singularité de ce peintre moins sous les feux des projecteurs (on dit de lui qu'il ne se souciait pas d'être connu) s’invitent pour composer un tableau vivant dont la beauté est sublimée par la lumière naturelle des lieux. On murmure là-bas que s’y poser pour partir à la découverte des maisons et ruelles pittoresques d'Honfleur, de ses nombreuses galeries d’art et de ses restaurants authentiques près du port, tendra à redéfinir votre notion du bonheur.
Pour profiter pleinement de l’environnement bucolique de la Maison, y a-t-il plus belle idée que d’embarquer pour une promenade en calèche ? C’est l’occasion de reconnecter avec la nature tout en se laissant envouter par l’allure relaxante des chevaux, le son apaisant de leurs sabots sur le pavé. Vous ferez ainsi connaissance avec les deux magnifiques percherons dirigés par le maître cavalier Benoît Farain — champion de France d'attelage en 2019 —, et partirez pour une balade à Honfleur, une escapade de quelques heures à la découverte des plus beaux paysages régionaux, ou carrément pour une journée entière dans le Pays d’Auge.
Prochaine étape impressionniste : Etretat. Comment mieux s’approcher des arches qu’en s’essayant au paddle ? Pour ce faire, contactez Voiles & Galets, rue Adolphe-Boissaye. Une jolie manière de prendre les eaux.
Sur les falaises de la Côte d’Albâtre s'étalent les Jardins d'Étretat néo-futuristes. Parmi ces merveilles de la Normandie, ils s'inscrivent dans un jeu de volumes en topiaire où le paysage, l'art contemporain et l'architecture dialoguent en douceur et en poésie. Devenu lauréat du European Garden Award dans la catégorie « Meilleure mise en valeur d'un jardin historique », cet espace fait écho aux paysages normands : aux vagues de la Manche, spirales et tourbillons marins, fermes ostréicoles ou encore aux falaises et arcs de la Côte d'Albâtre.
A Etretat, Olivia m’a également évoqué le musée Arsène Lupin. Voilà qui m’a remémoré bien des souvenirs télévisés du gentleman cambrioleur, sans pour autant avoir eu l’envie d’aller fouiller dans ma mémoire ni de dérober à cette heure quelque information complémentaire. Libre à vous !
Peut-on envisager enfin un voyage en Normandie sans évoquer le Mont Saint-Michel ?
Au risque de faire grincer des dents, ce site que j'ai inscrit en terre bretonne dans "Tant que voleront des bulles de savon", et dont Musette raconte la légende à Amélie lorsqu’elle survole cet îlot rocheux, je n'imagine pas le passer sous silence lors d'une visite en Normandie. Davantage qu'un lieu marqué au sceau d'une région, n'est-il pas avant tout un sanctuaire en l'honneur de l'archange saint Michel ?
Parce qu’il attire des millions de visiteurs par an, voilà pourtant une destination qui pourrait nous donner envie de fuir. Mais ce serait là oublier l’attrait magnétique qu’il exerce.
Si l’on devait s'y rendre en touriste, comment pourrions-nous en revenir en pèlerins ?
Il est sans aucun doute d’autres approches de la Baie du Mont Saint-Michel. La traverser pieds nus, accompagné d'un guide, est une expérience unique qui permet de ressentir de tout le poids de son corps son sol de sables mouvants... J’en garde pour ma part un souvenir encore ému, m’étant à cette occasion ouverte à la compréhension de son écosystème unique, des marées... sans oublier de jeter un œil à Tombelaine, le rocher voisin, sanctuaire à oiseaux.
Les guides Julien & Simon proposent cette traversée de la baie et la découverte du milieu marin, avec en prime un sentiment de liberté absolue. Attestés par l’Etat, ils sont joignables au 06 64 28 54 40.
Si Amélie s’était aventurée au-dessus du Mont en période de grandes marées, nul doute que Musette lui aurait conté la magie de ce théâtre des plus grandes marées d’Europe continentale. On dit que là-bas, la marée monte à la vitesse d’un cheval au galop… à 6 km/h environ, rien de moins !
En quelques lignes et pour tout comprendre du phénomène des marées, il en va de l’onde qui va donner naissance à la marée en se propageant sur l’océan, comme du lait qui bout et crée peu à peu des petits cercles concentriques à la surface, avant que ça ne déborde. Ce phénomène est provoqué par l’attraction de la Lune.
Si la Lune provoque les marées, le Soleil, exerce, lui aussi, son influence sur les mouvements de la mer. Lorsque Lune et Soleil sont alignés, leurs forces d’attraction s’ajoutent entre elles et engendrent les grandes marées. Au contraire, lorsque la Lune, en tournant autour de la terre, forme un angle droit avec le Soleil, leurs forces se contrarient et nous avons alors affaire à de petites marées.
Ces marées sont définies par des coefficients : plus celui-ci est important, plus le niveau de la mer sera élevé. À partir du coefficient de 110, le Mont-Saint-Michel redevient une île.
Pour une vue générale les jours de grande marée, les remparts et le parvis de l’abbaye sont idéaux. Pour une plus grande proximité, le pont-passerelle est un emplacement de choix. C’est à l’embouchure des fleuves qu’il est possible de se rendre compte de la puissance et de la force des flots.
Envie de prendre vous aussi de la hauteur pour survoler la Merveille ? Vous avez le choix entre former une bulle de savon et vous y projeter... ou vous inscrire pour un vol en ULM pendulaire avec Didier Hulin, le premier professionnel à avoir opéré dans la baie.
Pour loger non loin du Mont Saint-Michel, les 6 Kleds (du breton – oups, mais la Bretagne n’est-elle pas voisine et finalement amie ? - “abri à vent”, où vivre en osmose avec les cinq éléments) de la Ferme du Vent vous accueillent, au sommet de l’art du recevoir. Habillés de bois et de pierre brute, ils sont, pour certains, pourvus de confortables baignoires où se relaxer face à la mer tandis que cheminée ou poêle à bois ronronne dans cet abri épicurien à souhait où l’on peut même déguster en toute intimité la cuisine d’épices des Roellinger, dont on dit qu'elle a le Goût du Vent®. Une adresse en définitive que je ne pouvais manquer de vous signaler tant elle est magique.
Au fil des heures, une chorégraphie de nuages, de brume et de lumière fait apparaître et disparaître un Mont-Saint-Michel, vous l’aurez compris, hypnotique.
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Ultime coup de cœur dont Amélie n’aura pas fait l’expérience : à Granville, non loin du Mont Saint-Michel, la maison d'enfance de Christian Dior se dresse sur la falaise, face aux îles Anglo-Normandes.
Construite à la fin du XIXe siècle, la villa Les Rhumbs doit son nom au terme de marine désignant les trente-deux divisions de la rose des vents, symbole qui figure dans une mosaïque ornant le sol d'une des entrées de la maison. Les parents de Christian Dior l'acquièrent en 1906, cette maison bourgeoise sise au sein d'un parc protecteur.
Christian Dior affectionne particulièrement ce lieu, au point d'écrire dans son autobiographie : « la maison de mon enfance... j'en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture » .
Lorsqu'en 1932, peu après la mort de Madeleine Dior, le père industriel est ruiné par la crise, la propriété est mise en vente. Achetée par la ville de Granville, son jardin sera ouvert au public dès 1938.
En 1997, la villa devient « Musée Christian Dior ». Unique "musée de France" entièrement consacré à un couturier, il présente chaque année, par thématique, les créations de Christian Dior.
Marcher des Jardins de la Maison Dior à la Pointe du Roc, c'est enfin s'offrir une heure de balade et de bouffée d'air iodé, raison suffisante pour un voyage en Normandie. Le reste vous sera donné par surcroît.
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À toutes les étoiles dans le Ciel
Aux bulles de savon de notre enfance
et à toutes les prochaines en partance vers le Ciel.
Aux notes de musique qui s’égrènent aussi en direction du ciel,
comme celles d’Olivia qui accompagne, au-delà de mes rêves,
la musique des mots, la vibration des régions.
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"Heureux qui comme Ulysse"...
Et si ensemble, nous entreprenions en cette encore nouvelle année un beau et courageux Voyage qui mène ultimement aux frontières du profondément humain et de l'ultimement divin ?
Merveilleuse journée et rayonnante année du Tigre d'Eau (ou l'art et l'occasion de célébrer deux fois la nouvelle année ;-) ) !
Laurence
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