Novembre 2021 - La Lettre d’Amélie n°6 : ILE-DE-FRANCE
La musique de la région pour accompagner votre lecture :
Lundi 15 novembre 2021
Cher ami voyageur,
Vous êtes-vous jamais questionné sur la pertinence de la terminologie de cette région Ile-de-France... pour un territoire en rien maritime ?
Tandis que certains invoquent la présence des nombreux fleuves et rivières dont la Seine (au sud), l'Oise (à l'ouest), la Marne (à l'est) et l'Aisne (au nord), conférant à la région l'allure d'une île ; d'autres parlent d'une déformation du saxon "Liddle Franke", qui signifie "petite France".
Quoi qu'il en soit, je note, un sourire aux lèvres, que tout voyage à Paris m'attire immanquablement vers ces iles de la Cité et Saint-Louis qui exsude le charme d'un temps révolu, teinté de nostalgie et de tendresse, comme peut l'être le célèbre cliché de Doisneau.
En cet an de grâce 2003, je m'offrais, par les petites routes, d'aller explorer bien au-delà de la capitale. C'est alors que l'Ile-de-France m'offrit quelques focus sur des périodes fastes de l'histoire de France... de l'époque moyenâgeuse des fêtes de Champagne, à la rencontre de Provins, au Grand Siècle éclatant de Louis XIV que donne à vivre le château de Vaux-le-Vicomte. Sans oublier d'aller guincher sur les berges de la Seine.
Etes-vous de ce voyage musicalisé par Olivia Colboc ?
Vous êtes priés d'attacher vos ceintures !
Nous voilà prêtes à prendre de la hauteur, à bord de la bulle.
La musique d’Amélie, propice au voyage, nous vous la partageons en outre avec émotion : http://www.voyageinterieur-enfrance.com/#musique
Vaux-le-Vicomte et son jardin à la française. L’esquisse de Versailles.
EXTRAIT du voyage en Ile-de-France,
une île bien insolite
”À cet instant, la bulle se fit légère pour aller courir le long des berges de la Seine, de Marolles-sur-Seine à Bray-sur-Seine. Ne manquait que l’accordéon pour accompagner le mouvement de la bulle de savon qui semblait valser comme pour ressusciter l’ambiance des guinguettes. Comme pour ressusciter les bals musette où l’on venait guincher au bord de l’eau, en buvant le p’tit blanc. Comme pour ressusciter la spontanéité du Bal du moulin de la Galette, à une époque où Renoir dissout les formes dans l’atmosphère en juxtaposant les couleurs primaires ; où la technique picturale va capter la légèreté diffuse dans l’air pour la retranscrire sur la toile, et de ce fait la sublimer, l’éterniser. Mais ne guinchait-on pas davantage sur les bords de la Marne ?
Qu’importe ! La bulle était maintenant remontée jusqu’à Provins.
— Approchez ! Approchez ! Approchez, mesdames, et venez acheter le drap de Provins à la foire de Champagne pour confectionner vos belles robes ! Approchez, messieurs ! Il y a des affaires à faire à la foire de Champagne aujourd’hui à Provins !
— Du XIIe au XIVe siècle, expliqua brièvement Musette, la région connut un développement économique considérable en raison des fêtes dites « de Champagne ». À cette époque, la Champagne était un carrefour commercial de taille où convergeaient les marchands venus de Flandre, d’Italie, de Byzance, d’Afrique… Imagine-toi que, passage obligé entre les ports de la mer du Nord et ceux de la mer Méditerranée, Provins voyait converger neuf chemins principaux et cent onze secondaires et, de ce fait, fut un des hauts lieux du commerce en Europe.
— Mesdames et messieurs, approchez ! Approchez, mademoiselle !
Au milieu d’un spectacle de musiciens, un jongleur, prolixe comme un bonimenteur, invitait Amélie à se joindre aux acheteurs de la foire de Champagne.
— Oui, vous, mademoiselle ! confirma-t-il dans sa tenue d’Arlequin, entre deux lancers de balle, à Amélie qui le questionnait du regard. Attrapez !
Il lui lança une des balles que la fillette récupéra de justesse en tombant de tout son long dans la bulle. Elle était en bois verni rouge, du même rouge que les joues d’Amélie, gênée de sa maladresse, du même rouge que le gros nez des clowns.”
Prêt.e à vous envoler ?
L’Ile-de-France… je l’avais quelque peu explorée dans mon enfance, à l’heure où le retour d’Algérie appelait une séance de rattrapage. A l’âge d’Amélie, alors que nous revenions sur le sol français, il fallait le Louvre, les Musées d’Orsay et Grévin pour parfaire mon éducation. J’ai longtemps nagé avec délectation dans ce bain de culture, y découvrant mille plaisirs cérébraux, mille objets de réflexion.
Au-delà de Paris, le Château de Versailles allait m’ouvrir les pages d’une Histoire de France.
En la parcourant par les petites routes, ralliant la capitale avant d’explorer la petite et grande couronne, j’ai eu l’envie d’écouter battre son cœur. De cette ile en rien maritime, je vous partage quelques belles adresses ; de celles qu’on énonce avec le cœur, du bout des lèvres, dans un chuchotement, presque comme un secret.
C’est ainsi d’ailleurs que nombre d’hôtes que nous accueillons en notre écolodge repartent, avec le sentiment d’avoir découvert une cachette et bien souvent nous livrent en guise d’au revoir : « votre lieu, on saura le partager ». J’espère aussi savoir ici vous partager au mieux ces lieux chers à mon cœur.
Ces lieux, ces belles adresses reposent sur 3 piliers :
- le goût de l’Art, le sens de la poésie, laissant éclore la créativité,
- le goût de la Nature, une certaine gourmandise des bonnes choses, toujours dans le respect du vivant,
- une attente de bien-vivre, avec à la clé des expériences singulières dont on appréciera le goût de l’exclusivité, du presque secret, sur le ton de la confidence.
A quoi j’ajouterai une irrésistible envie de vous faire prendre de l’altitude, pour vous propulser à hauteur de bulle, dans le bleu du ciel.
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On pourrait croire cette région d’Ile-de-France dans l’ombre de la capitale. Mais au fond, si on la (re)découvrait dans une optique de proximité de Paris, sans occulter le dépaysement ? L’occasion de mettre un visage derrière certains noms, pour des lieux si près, si loin.
Quand on pense à la proximité de Paris, on pense irrésistiblement aux marchés aux puces. De Saint-Ouen, la réputation n’est plus à faire. C’est là le plus vieux marché aux puces du monde, avec pour quartiers les plus connus, ceux dédiés à la brocante et aux antiquités, dont les célèbres marchés Paul Bert, Serpette et Vernaison.
Il est d’autres clichés en Ile-de-France, dont les guinguettes font partie. Elles sont cultes depuis la fin du XIXe siècle, au temps où les Parisiens allaient guincher au bord de l’eau. Si certaines n’ont pas résisté au temps qui passe, quelques-unes vous réservent la meilleure façon de passer un dimanche à la belle saison. Ou tout autre jour dont les heures s’égrainent paisiblement, tel un dimanche… pour les vacanciers.
Oh, la belle occasion de pénétrer l’univers de Rosa Bonheur ! Après la guinguette Rosa Buttes, Est et le Rosa Seine au centre, les ambassades de la Camargue à Paris ont été heureuses de présenter le Rosa Bonheur à l’Ouest. Les produits y sont sélectionnés avec goût et cuisinés avec attention. Ils proviennent du Midi, d’Espagne et d’Italie, avec pour produits phares, une gamme de qualité supérieure à déguster tout au long de l’année : jambon Serrano, crème d’artichaut, tarama au corail d'oursin, tapenade à la figue, pélardon des Cévennes…
presque sur fond de chant de cigales : si, si ! Ecoutez donc la playlist de Rosa Bonheur !
Et pour s’emplir plus encore de bonheur, que vous semblerait d’aller vivre, non pas seulement visiter mais vivre le château et le parc de Rosa Bonheur ?
Ancien domaine seigneurial du XVe siècle, situé dans le hameau de By-Thomery en Seine-et-Marne, le château a été acquis par la célèbre artiste peintre animalier Rosa Bonheur en 1859 à la suite de la vente de son tableau Le Marché aux chevaux. Rosa Bonheur est alors la première femme à acheter, à son nom, un bien immobilier grâce au seul fruit de son travail. Aujourd’hui, le public est invité à pénétrer dans l’atelier de l’artiste comme si elle y vivait toujours. En outre, autour du musée gravitent un parc remarquable de plus de trois hectares, un salon de thé, une boutique/librairie, sa chambre (d’hôtes) mise en couleurs par le talent de l’alchimiste en couleurs naturelles et créatrice de Pérégreen, Virginie Lagerbe, avec qui nous avons la joie d’explorer les couleurs clandestines autour de l’écolodge… En bref, il est ici une activité foisonnante qui fait écho aux plus belles heures de ce domaine. Côté table (du salon de thé invitant au brunch au diner pour qui restera dormir), en vue de faire honneur à l’amour de Rosa Bonheur pour la nature, la cuisine est marquée par le sceau du développement durable.
Si un voyage en Ile-de-France invite à une découverte variée, avant que de s’en extraire, redécouvrir Paris, que vous semble ?
Redécouvrir Paris sous une approche historique ? De la Crypte archéologique de l’île de la Cité aux Arènes de Lutèce, il est des promenades guidées passionnantes pour comprendre l’organisation de la cité du temps des Romains. L’occasion de retracer la grande Histoire au cœur des vestiges du Paris antique, en abordant les modes de vie et croyances de l’époque, les loisirs et la vie sociale. Les Thermes de Cluny offrent un exemple fascinant de bains publics (dont le frigidarium, salle voûtée souterraine haute de plus de quatorze mètres) qui, à l’époque, s’étendaient sur 6 000 m² étagés entre la montagne Sainte-Geneviève et la Seine. Le Musée de Cluny qui englobe les Thermes est toutefois actuellement fermé pour la dernière phase de ses travaux de modernisation, en vue de vous accueillir que mieux au printemps 2022. Rendez-vous très bientôt dans un musée tout neuf !
Ou encore sous une approche artistique ?
Particulièrement sensible aux maisons d’artistes, j’ai écumé tour à tour l’Hôtel Salé, magnifique hôtel particulier et musée Picasso… le Musée Rodin et ses jardins de sculptures. Mais encore, le Musée Delacroix, lieu unique, à la fois maison d’artiste et lieu de mémoire. Créé en hommage à Delacroix par les plus grands artistes des années 1920 - Maurice Denis, Paul Signac, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, notamment -, il témoigne de l’admiration qu’ils portèrent au peintre et à son œuvre.
Situé au cœur de Paris, dans les anciens appartements et atelier du peintre Eugène Delacroix, le musée national Eugène-Delacroix offre un espace singulier et captivant, un lieu rare dans Paris, complété d’un charmant jardin de campagne. Les collections du musée rassemblent peintures, dessins, estampes, manuscrits comme autant d’objets qui lui ont appartenu, ainsi que des œuvres créées par des artistes qui l’admirèrent.
Si vous jetez votre dévolu sur le Musée Delacroix, le plaisir sera démultiplié car c’est là tout un quartier, Saint-Germain des Prés, qui est empreint d’une attachante singularité et d’invitations aux plaisirs des sens, non moins attachants. Le Clover Green de Jean-François Piège, agencé comme une cantine, végétale, invite à un bon moment.
Non loin, d’autres boutiques précieuses sont à flairer :
la Compagnie française des poivres & des épices au 7, rue de Fürstenberg (VIe), élégante échoppe qui restaure la magie des anciennes malles d'épiciers, rapportant des plantations mille trésors sentant à plein nez. Ici, on soulève une cloche de verre pour humer le kampot cambodgien, le seul à bénéficier d'une IGP. Sur les étagères, un orgue des parfums dévoile les arômes d'agrumes du poivre de Timut ou les notes fumées, presque truffées du très rare poivre d'Assam.
Dans la proximité quasi immédiate et pour poursuivre votre périple d’un autre temps, faites une halte à la Rhumerie, un nom qui contient toutes les promesses d’un voyage dans les iles.
D’un tout autre style mais d’un professionnalisme égal qui sent toujours la passion d’un produit unique et multiple à la fois, une boutique de parfums maison au 167 boulevard Saint-Germain : L’Artisan Parfumeur. C’est là le plus ancien des parfumeurs de niche, qui refusa dès les années 70 les odeurs de masse pour proposer une ample gamme créée par des nez de premier ordre. On papillonne d’un bouquet fleuri à un ambre profond, d’un souffle marin à une épice de feu.
Quelques minutes de marche en descendant la rue Bonaparte et vous succomberez sûrement aux douceurs du 2000 feuilles (praliné aux noisettes du Piémont) de Pierre Hermé. Inoubliable. A moins d’opter pour sa recette culte : l’Ispahan (rose, framboise, litchi). Assurément, une journée d’un autre temps, n’est-ce pas ?
Et si, comme moi, le parfum vous embarque, vous envoûte, en un mot vous mène par le bout du nez au point que vous voilà prêt.e à faire quelques kilomètres, ne manquez pas le Musée du Parfum au 9 rue Scribe (9°), géré par Fragonard dans le même esprit que sa maison grassoise. La Parfumerie Fragonard y présente tous les secrets de fabrication : de la cueillette à l’extraction, la distillation, la formulation, le flaconnage, sans oublier le processus de création et le précieux métier de nez. Dans la deuxième partie du musée, une collection de flacons anciens retrace l’histoire du parfum, de l’Egypte ancienne au XXe siècle : pots à khôls, pomanders, vinaigrettes, brûle-parfums, pots-pourris, coffrets de voyage, flacons à sels, flacons précieux… Un atelier d’apprenti parfumeur vous est également proposé le samedi, sur réservation, pour composer votre propre parfum. Cela vous intimide ? Alors, direction le Marais : au 10 rue Ferdinand Duval. The Different Company est une boutique née de l'inspiration de Jean-Claude Ellena, très élégant nez d'Hermès dont vous trouverez le « Journal d’un parfumeur », recueil passionnant sur le parfum, dans la bibliothèque du salon de l’écolodge. Là, on se dit architectes d’allégresse, constructeurs de vertige, fondateurs d’infini et on vous propose, sur rendez-vous avec Yoann, Expert Parfum, de vous embarquer dans un voyage olfactif pour dénicher le parfum qui vous correspond.
Avant de quitter Paris, prenons un peu d’altitude :
Si on est assurés d’en prendre plein les yeux depuis le sommet de la mythique Tour Eiffel, j’aime particulièrement gravir les marches de la Basilique du Sacré Cœur pour prendre de la hauteur. La ville Lumière s’y offre dans toute sa splendeur avec, en outre, ce côté presque provincial d’un quartier bien singulier : Montmartre. Ne manquerait plus qu’un accordéoniste au coin de la rue pour immortaliser l’instant.
Et si à présent le temps vous semble venu de vous extraire de Paris, que vous semblerait de parcourir l’Ile-de-France, en deux roues ? En mode Slow ? Voilà bien un territoire idéal pour débuter en cyclotourisme, en conjuguant train (hors heures de pointes en semaine) et balades-découverte.
Longue de 420 km entre Paris et Le Havre, la véloroute de la Seine à vélo a été officiellement lancée en octobre 2020 pour profiter des couleurs de l'automne au fil de l'eau.
Le long de sa portion francilienne, il est quelques joyaux architecturaux, tels :
- le château de Maisons à Maisons-Laffitte (Yvelines). Maisons, c’est Versailles avant Versailles, un peu à l’instar de Vaux-Le-Vicomte. Le château construit par François Mansart accueillit en avril 1651 le jeune Louis XIV lors d’une fête somptueuse. Le Roi Soleil appellera plus tard sur son chantier de Versailles des sculpteurs et des décorateurs ayant œuvré à Maisons et le petit-neveu de l'architecte, Jules Hardouin Mansart.
- la Villa Savoye à Poissy (Yvelines) – une des villas blanches, emblématique du Corbusier, qui permit au Maitre de mettre en forme les cinq principes fondamentaux du Mouvement moderne ; lesquels découlent de l'emploi du béton armé : pilotis, plan libre et façade libre, fenêtres en bandeau et toit-jardin.
Autres stops : la collégiale Notre-Dame de Mantes-la-Jolie (Yvelines) avec ses airs de Notre-Dame de Paris ou encore le village de La Roche-Guyon (Val-d’Oise).
L’itinéraire est consultable sur www.laseineavelo.fr.
Sur la toile, d’autres sites vous proposent des excursions à la journée, au weekend ou plus longuement. Repérés et dans un coin de carnet :
- Un joli itinéraire d’une quarantaine de kilomètres sur les traces de Sisley et des peintres de Barbizon est proposé par le magazine Beaux-Arts et consultable en ligne : https://www.beauxarts.com/dossier/5-balades-culturelles-a-faire-a-velo-en-ile-de-france/sur-les-traces-de-sisley-et-des-peintres-de-barbizon/
- Ou encore sur 3 jours et 120 km, de Paris à Maintenon, sur le site Veloscénie en rubrique Escapades : https://www.veloscenie.com
Parmi mes plus charmants instants de voyage et de dépaysement en Ile-de-France, il y eut Provins. Ainsi qu’Amélie a pu le constater depuis sa bulle de savon, Provins, c’est la cité médiévale par excellence, celle qui par ailleurs a échappé à toutes les destructions et aux aménagements modernes ; ce qui lui a valu d’être classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Chaque ruelle, chaque maison, chaque placette constituent un enchantement. Que dire des impressionnantes porte de Jouy, Tour César et grange aux dîmes ? Y passer la nuit vous permettra de vivre cette cité que mieux.
Niché dans un parc, la Maison Stella Cadente, petit hôtel particulier aux façades roses accueille le voyageur dans un cadre onirique. Un cadre pour vous partager tout un univers : celui d’une autre créatrice, de mode cette fois. Artiste dans l’âme, Stella Cadente se définit comme transversale, à même d’exprimer sa créativité et son style en toute liberté, du vêtement au parfum en passant par l’hospitalité. Toujours ce mélange reconnaissable de baroque contemporain et de poésie qui pose là les fondations d’un havre de joie où chaque chambre porte le nom d’un héros de contes (le Chat Botté, Alice au Pays des Merveilles, Peau d’âne…). Côté table (bistronomique), « Il Était une Fois ». Ne reste plus qu’à vous laisser engloutir dans un monde de saveurs. Si vous avez une faim de loup, alors, peut-être est-ce vous qui engloutirez ce foie gras maison et son chutney à la rose de Provins, à retrouver les samedis et dimanches à l’occasion d’un brunch de loup (ou d’oiseau pour les petites faims).
Si vous visitez Provins à la Toussaint, ne manquez pas de vous régaler de niflettes, cette spécialité pâtissière originaire de la ville de Provins. Vendues à la douzaine, ces petites pâtisseries cachent sous leur pâte feuilletée une voluptueuse crème pâtissière subtilement aromatisée de fleur d’oranger. C’est là une tradition toujours en vogue qui remonte néanmoins au Moyen Âge, du temps où elles étaient distribuées aux orphelins à la sortie des cimetières. Le mot niflette trouve son origine dans l’injonction latine « Ne flete ! », c’est-à-dire « ne pleure pas ». Au printemps ou en été, c’est la roseraie de Provins qui vous régalera des parfums de sa rose, gallica officinalis, qu’on dit mère de toutes les roses.
Ultime coup de cœur dont Amélie n’aura pas fait l’expérience : la Chapelle Sainte Blaise des Simples. A Milly La Forêt, ne manquez pas cette émouvante construction. Ancienne léproserie, vendue à la Révolution, elle resta longtemps vide et oubliée comme « une vieille pauvresse accroupie au bord du chemin » entourée de champs de plantes médicinales qui répandaient leurs senteurs sur la petite ville de Milly. Dans la seconde moitié du XXème siècle, la restauration artistique des murs fut confiée à Jean Cocteau, dont elle accueille le tombeau. Si comme moi, vous êtes sensibles à la poésie de Cocteau, allez donc visiter sa maison dans cette même petite commune francilienne.
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À toutes les étoiles dans le Ciel.
Aux bulles de savon de notre enfance
et à toutes les prochaines en partance vers le Ciel… tout particulièrement à l’approche de Noël. Des bulles comme une lettre au Père-Noël.
Aux notes de musique qui s’égrènent aussi en direction du ciel,
comme celles d’Olivia qui accompagne, au-delà de mes rêves,
la musique des mots, la vibration des régions.
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"Heureux qui comme Ulysse"...
Et si ensemble, nous entreprenions un beau et courageux Voyage qui mène ultimement aux frontières du profondément humain et de l'ultimement divin ?
Merveilleuse journée et douce semaine,
Laurence
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