Avril 2022 - La Lettre d’Amélie n°11 : GUYANE
La musique de la région pour accompagner votre lecture :
Lundi 18 avril 2022
Cher ami voyageur,
Par la musique, on peut aisément voyager. Par la musique, se laisser simplement traverser, ici et maintenant. Par la musique, entendre que l’espace et le temps ne sont qu’une construction de l’esprit. A qui n’a pas posé le pied en terre équatoriale et est prêt à entendre, Olivia pourrait alors chuchoter, comme elle me l’a livré : “Marchant dans la forêt luxuriante, une mélodie étouffée s’échappe au loin dans cet univers un peu sombre et inquiétant. Puis en continuant ma marche, au détour d’un arbre dont j’écarte les feuilles, je découvre un havre de paix et de beauté où la Nature harmonieuse nous enchante de sa mélodie. Il est temps de repartir dans la forêt, gorgée de cette beauté, je comprends que ces sons n’étaient pas inquiétants mais la vibration de l’énergie de la Terre, cette belle énergie qui m’accompagne pour la suite de mon voyage et dont je peux sentir avec mes mains toute la puissance…”
Nul doute que l’univers sonore est des plus riches et des plus envoûtants, sous les cieux de Guyane. Hébergeant des centaines d’espèces d’oiseaux, d’amphibiens, des multitudes de criquets, grillons, cigales et autres sauterelles… sans passer sous silence la famille des singes, voilà une terre qui invite à ouvrir grand ses écoutilles pour entendre ici, croasser ou crier, là, bourdonner ou siffler… le tout concourant à mettre en scène une symphonie sylvestre sans égal.
Et si, ensemble, nous embarquions pour ce petit pays, département français de terre et d’eau ?
Prêt.e à l'embarquement ?
Grimpez-vous à bord d'une bulle de savon ?
La musique d’Amélie, propice au voyage, nous vous la partageons en outre avec émotion : http://www.voyageinterieur-enfrance.com/#musique
EXTRAIT du voyage en Guyane, un autre visage de la France
— Depuis que la vie est apparue sur Terre, des milliards d’espèces ont existé puis disparu, chacune jouant un rôle précis. Cette diversité du vivant, l’homme en profite pleinement, oubliant hélas qu’il n’est ni plus ni moins important qu’une gorgone, qu’une algue, qu’un oiseau. Mais voilà qu’en devenant l’espèce dominante, l’homme de ton siècle se croit tout-puissant alors que sa vraie place est au cœur même de la biodiversité. Aujourd’hui, le vrai challenge, Amélie, ce n’est pas de chercher à retrouver une nature vierge et d’entretenir le mythe de la forêt primaire, mais de changer certains de vos comportements pour économiser la planète et, tout simplement, permettre l’avenir. Sais-tu enfin que, dans l’Antiquité, la mer était considérée comme le monde des dieux, craint. On y craignait les monstres qui engloutissaient les navires. Eh bien, ne serait-ce pas formidable si on considérait aujourd’hui encore la mer comme le monde des dieux, mais non pour la regarder avec crainte ? Avec amour seulement, d’un amour qui protège !
Alors qu’Amélie digérait cette réflexion, elle put bientôt observer avec bonheur, là, sur la plage des Hattes, l’éclosion de quelques œufs de tortues luths qui, à peine sorties de la coquille, se précipitaient vers l’océan. Le spectacle de la nature était saisissant. — Voilà un autre beau visage de la France, intervint alors l’Enchanteur.
— De la France ? s’étonna Amélie. Mais nous ne sommes pas en Amérique ?
— Ce que nous survolons ici, c’est la Guyane française, un département d’outre-mer, rattaché à la France depuis la fin du XVIIIe siècle…
Un bruit assourdissant emplit soudain l’air, qui eut pour effet, dans le même temps, d’interrompre l’Enchanteur, de faire vibrer le sol et s’envoler une nuée d’ibis rouges. Ariane s’élevait dans le ciel de Guyane, en direction de l’espace.
— La Guyane, reprit l’Enchanteur, abrite un centre spatial qui se consacre aux lancements opérationnels de la fusée Ariane. Depuis 1957 que la conquête de l’espace a débuté, les hommes n’ont cessé d’utiliser des techniques de plus en plus sophistiquées, car l’enjeu est grand. Après avoir exploité la terre entière, puis les océans, l’espace, la Lune, les autres planètes offrent aujourd’hui une troisième dimension, pourquoi pas un potentiel d’expansion du génie de l’homme. Après la mise en orbite de satellites artificiels comme Spoutnik, tu dois savoir que des hommes ont été envoyés dans l’espace dans des satellites capables de revenir sur terre. Le premier d’entre eux fut Youri Gagarine.
— Et c’est quoi exactement, l’utilité de ces déplacements ? questionna Amélie qui, pour avoir manqué le frisson du compte à rebours avant le décollage de la fusée, n’en était pas moins impressionnée.
— Le défi spatial a deux objectifs principaux : le premier, c’est de poursuivre l’exploration du système solaire ; le second, c’est d’exploiter l’espace à des fins scientifiques comme pour l’astronomie ou à des fins pratiques, notamment pour les télécommunications.
— Impressionnant comme l’homme peut être génial ! constata Amélie. Et d’ajouter :
— Moi aussi, j’aimerais bien aller sur la Lune. Juste pour voir ! — Ah, répondit l’Enchanteur, la mer de la Sérénité n’est pas au programme et je crois d’ailleurs qu’il va nous falloir songer à retrouver tes petits camarades.
Après un survol en rase-mottes du marais de Kaw, qui permit à la fillette d’observer de très près des caïmans noirs qui la regardaient avec gourmandise, la bulle se volatilisa.
L’instant d’après, Amélie se retrouvait à la sortie du manoir hanté, à Disneyland.
(…)
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Pendant ce temps, je découvre Cuba. Place 6K, collée contre le hublot, je regarde avec une joie manifeste l’ouest de la France qui défile sous mes yeux. L’estuaire de la Seine et Le Havre tout là-haut, et puis, comme une protubérance à « l’hexagonalité » du pays, la presqu’île du Cotentin. Ses contours fidèles à l’imagerie exercent sur moi une indicible fascination. Fascination du génie de l’homme, qui a su dans sa petitesse recréer le monde à grande échelle pour faire naître les cartes et le goût du voyage. Fascination de Dieu fait homme, qui a su déchiffrer ce que l’Innommable a créé. La Bretagne se tapit sous l’avion, toujours aussi confinée dans son mystère, et bientôt, c’est le grand large…
L’océan, tâché ici et là des îles anglo-normandes, celle-ci comme un gouffre entaillé dans la platitude de la grande bleue. Puis, rien que la platitude, rien que ce bleu outremer pour imposer le silence.
Plus tard, l’appareil survole la mer des Sargasses et je ne peux manquer de tenter de me représenter l’extraordinaire périple de l’anguille qui y voit le jour. Et qui, des Sargasses, va, au cours d’un voyage initiatique, rejoindre notre continent et le marais poitevin.
L’heure de l’atterrissage approche et après avoir encore survolé de gros nuages blancs comme des icebergs émergeant au-dessus de l’Oriente, comme des îles étendues au-dessus de Trinidad tels des cayos non encore dévorés par le tourisme balnéaire de masse, je plonge sur La Havane, en pleine « cubanité ». Salsa, cigares, santería… m’attendent.
Prêt.e à vous envoler ?
De la Guyane, mer de végétation dense faite d’entrelacs d’arbres, de buissons, de lianes... terre équatoriale tissée de forêt primaire, je me réjouis de vous partager quelques belles découvertes ; de celles qu’on énonce avec le cœur, du bout des lèvres, dans un chuchotement, presque comme un secret.
C’est ainsi d’ailleurs que nombre d’hôtes que nous accueillons en notre écolodge repartent, avec le sentiment d’avoir découvert une cachette et bien souvent nous livrent en guise d’au revoir : « votre lieu, on saura le partager ». J’espère aussi savoir ici vous partager au mieux ces lieux chers à mon cœur.
Ces lieux, ces belles adresses reposent sur 3 piliers :
- le goût de l’Art, le sens de la poésie, laissant éclore la créativité,
- le goût de la Nature, une certaine gourmandise des bonnes choses, toujours dans le respect du vivant,
- une attente de bien-vivre, avec à la clé des expériences singulières dont on appréciera le goût de l’exclusivité, du presque secret, sur le ton de la confidence.
A quoi j’ajouterai une irrésistible envie de vous faire prendre de l’altitude, pour vous propulser à hauteur de bulle, dans le bleu du ciel. Haut, si haut !
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La Guyane, ce n’est plus le bagne ! Vous souvenez-vous de cette campagne de communication qui a fait parler de la Guyane, au tout début des années 2000 ? Une campagne coup de poing comme nulle autre pareille que lançait alors le Comité du tourisme de ce département français d'Amazonie avec pour objectif de conférer, sinon une aura, un supplément d’âme à une terre que nombre de voyageurs qualifiaient alors d’insécure, au climat difficile et au risque sanitaire trop prégnant.
A coup de nombreux clichés véhiculant des expériences fortes avant même que l’expérience ne devienne le levier d’un développement touristique de masse, parfois sans plus guère d’autre sens que l’expérience à tous prix, instagrammable avant tout, ici se dit toute la force d’un vécu inoubliable traduit par la signature : « Guyane, personne ne vous croira ».
Etes-vous dès lors prêt.e à croire qu’en ce mois d’avril précisément, on peut se rendre sur l’un des sites de ponte des tortues luth géantes parmi les plus importants au monde : la plage les Hattes ? D’avril à juillet, des centaines de tortues s’y rendent pour y pondre leurs œufs, qui écloront entre juillet et septembre.
Prêt.e à croire qu’il est possible de s’immerger au cœur d’une forêt bruissante ? S’immerger à pas de velours, dormir dans un carbet, habitat traditionnel présentant une toiture en feuilles de palme, une charpente en bois et fibre naturelles, le plus souvent en bord de rivière et accessible uniquement par voie fluviale, parfois dans un village amérindien, dans la savane ou sur la plage.
Dans la réserve naturelle des Marais de Kaw, le carbet flottant Ibis invite de surcroit à se déplacer dans la zone navigable pour découvrir la nature en toute intimité depuis la terrasse située sur le toit. Le must, prétend-on là-bas : y prendre son ti-punch au coucher du soleil, dans l’excitation autant que l’appréhension de croiser les caïmans noirs. Autonome en eau et en énergie solaire, ce lodge pas comme les autres se veut autant un lieu de vie (on y dort et on y mange) qu’un spot d’observation pour une découverte itinérante.
Prêt.e à croire enfin qu’après ces expériences immersives uniques, il est possible d’assister à un tout autre spectacle que celui de la nature ? Assister au lancement d’Ariane depuis le Centre Spatial Guyanais, c’est s’autoriser à croire qu’il est possible de réconcilier le miracle de la nature et le génie humain.
Suivre le décollage en direct, mais encore la retransmission commentée de la mission entière, jusqu'à la mise sur orbite des satellites, c’est s’offrir un moment unique.
Comme jadis Yves Simon, êtes-vous en passe de devenir amazoniaque ?
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À toutes les étoiles dans le Ciel
Aux bulles de savon de notre enfance
et à toutes les prochaines en partance vers le Ciel.
Aux notes de musique qui s’égrènent aussi en direction du ciel,
comme celles d’Olivia qui accompagne, au-delà de mes rêves,
la musique des mots, la vibration des régions.
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"Heureux qui comme Ulysse"...
Et si ensemble, nous entreprenions en cette encore nouvelle année un beau et courageux Voyage qui mène ultimement aux frontières du profondément humain et de l'ultimement divin... en quête de Paix et de bien-vivre ?
Merveilleuse journée et joyeuses fêtes de Pâques !
Laurence
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